Mon quotidien de photographe
Il y a plus de dix ans, je suis tombé dans la marmite de la photographie, avec mon tout premier reflex numérique. Oui mais avant ça ? Y étais-je prédestinée ?
Pas vraiment … Ou presque !
Je ne suis pas née avec un appareil photo dans les mains, mais plutôt avec des crayons de couleurs et des pinceaux. Mais ma curiosité m’a poussé à chiper les appareils jetables que ma mère laissait traîner dans des tiroirs. Cependant, la frustration que provoquais l’attente des tirages m’a finalement amené à emprunter la lourde caméra VHS de mes parents. (Oui, je voulais déjà que ça aille vite, voir tout de suite. J’aurais été piètre photographe au temps de l’argentique haha …). J’aimais énormément créer des petits films, documenter, faire des plans de coupe, des montages …
Plus tard, la photographie est revenue avec l’avancée des technologies : les premiers téléphones avec un appareil photo intégré (Il y a quinze ans seulement, vous savez, c’était une sacré révolution ! Je dis ça pour la génération Z qui passe par là …) puis les premiers appareil photo numériques, les webcams … m’ont permis d’expérimenter très rapidement la retouche photographique pendant ma jeune adolescence.
Je n’aurais jamais cru que 10-15 ans plus tard, je deviendrai photographe professionnelle en auto-entreprise ! Et depuis tout ce temps j’en ai entendu, des fausses-idées ! Et si on faisait le point ?
Fausse idée reçue n°1
"C'est toi le patron, c'est cool !"
Oui … et non ! Être à son compte est une pression permanente. La crainte des périodes creuses (et des vilains virus, n’est-ce-pas ?), l’organisation de son planning et l’assurance d’une rentrée d’argent plus ou moins stable afin de pouvoir se projeter dans l’avenir est une pression monstre puisque tout est entre nos mains ! D’autant plus que je ne porte pas seulement la casquette de « patronne » de ma boite, mais de commerciale, standardiste, responsable marketing, comptable, secrétaire administrative, en plus de m’assurer de la satisfaction de mon client. … Cela représente un temps de travail considérable ! Ajoutez à cela que travaillant à mon domicile, il faut aussi savoir jongler entre ma vie d’entrepreneuse, celle de maman et de femme.
Il peut être très difficile de se cadrer en terme d’horaire, de savoir faire des pauses dans la journée et de définir une heure de « fin de journée » comme tout le monde. Parce que mon ordinateur est juste à côté de moi, ma boite mail sur mon téléphone, il est tentant de checker un dernier mail client à 22h00 (ou même un SMS reçu à 23h …). Alors oui, pas de patron qui râle dans mon dos, pas de collègue bavard à côté de moi … Mais c’est aussi la solitude et des post-it un peu partout !
Et dans un autre sens en auto-entreprise dans la prestation de service, notre client, c’est un peu notre patron aussi !
Fausse idée reçue n°2
"Appuyer sur un bouton, c'est facile."
Ou encore « C’est pas un métier, c’est une passion ».
« Tenez, prenez mon appareil photo ! » Voilà ce que je répond en riant, en tendant mon appareil. Il n’y a pas UN bouton, il y en a tout plein. En effet, pour capturer une belle image, cela demande des compétences, de l’expérience et de l’implication.
C’est un métier de passionné. De têtu, de rêveur et d’idéaliste aussi, je trouve. Et il faut de la passion dans tout métier artistique. Alors oui, en séance, on me voit appuyer sur un bouton, bouger des molettes et cadrer. Mais mon travail ne s’arrête pas là ! Une fois la séance terminée, le plus gros du travail m’attend : Il faut décharger la carte mémoire, trier et post-traiter toutes les images sur un logiciel pro, les charger sur une galerie privée, récupérer des adresses mails, faire le suivi des choix clients, checker les contrats, les règlements …
S’en suit la partie communication et marketing : répondre aux e-mails, mettre à jour le site internet, rédiger des articles, alimenter les réseaux sociaux. Les photographies sont ma carte de visite, chaque jour exposées. De ce fait, je doit entretenir ma « marque ».
Aussi, je me forme et reste à l’affût de nouvelles techniques. J’élabore de nouveaux projets, des idées pour les séances photos suivantes afin de ne pas avoir un travail monotone (ce qui est très important d’ailleurs, dans toute vocation créative).
Fausse idée reçue n°3
"Les mariages, les femmes enceintes et les bébés, c'est pas compliqué !"
C’est vraiment génial de travailler dans un milieu ou règne la joie et l’amour, évidement. Les années d’expérience me permettent d’appréhender chaque situation avec de moins en moins de stress. Aussi, je suis de nature patiente. C’est d’ailleurs la remarque que beaucoup de clients me font lorsque je photographie leur bébé, à attendre que leur petit bout s’endorme entre les poses. Je répond que sans patience, pas de photo. Mais sans expérience, sans formation, nous n’arrivons à rien non plus !
Je ne photographie pas une femme enceinte de la même manière que je photographierai une autre personne, ou un enfant. De même qu’il y a une façon de s’y prendre avec un bébé de 6 mois, bien différente d’un enfant de 2 ans en pleine phase d’affirmation. Il y a beaucoup de choses à connaitre notamment sur la manipulation de nouveau-né, leur sécurité, etc. Pour un mariage, l’anticipation et la veille constante sont primordiales. Savoir où se placer, à quel moment, quel plan réaliser. Dans la plupart des cas, lorsqu’il n’y a pas de wedding planner, les futurs-époux compte sur moi et mon expérience pour orchestrer le planning de leur mariage. Alors pour ceux qui se lancent dedans, sans expérience, en pensant que cela va être « tranquille », j’espère que vous avez un bon cardio et « bon chance ».
Fausse idée reçue n°4
"Et c'est ton vrai métier ?"
Si je devais gagner 1€ à chaque fois qu’on me pose cette question, j’aurais même deux métiers ! Même si j’ai plusieurs cordes à mon arc, la photographie est en effet mon métier à plein temps. Cela aura prit un petit moment avant d’en vivre sereinement, entre les investissements dans le matériel, les charges et tout les à côtés que je ne vais pas lister, lorsqu’on met toutes les chances de son côté, on y arrive. Bien sûr, s’il était facile de vivre de sa passion, tout le monde le ferait. Preuve en est que cela implique beaucoup de sacrifices au début, il faut se faire une place petit à petit, dans un métier qui est devenu la reconversion préférée des français depuis quelques années.
C’est une profession tout de même saisonnière lorsqu’on n’a pas de studio. Tributaire de la météo et de la luminosité, si les séances photos ne peuvent pas être réalisées au domicile de mes clients, la période d’avril à octobre permet bien souvent de tenir pendant le creux de la vague en hiver, de novembre à mars. J’attends avec impatience mon nouvel home studio !
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Fausse idée reçue n°5
"Avec un appareil qui coute cher, on fait de belles photos"
Est-ce qu’investir dans un super stéthoscope fera de vous un bon cardiologue ? Ou une belle casserole fera de vous un bon cuisinier ?
Du matériel professionnel pour un photographe est non seulement nécessaire, mais faut-il encore savoir s’en servir. Pas sûr que si je vous prête mon boitier, vous saurez comment faire les réglages. Dans le même temps, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir du matériel onéreux pour réaliser de belles photos. J’ai vu des photos magnifiques réalisées avec un appareil jetable ou un smartphone. Ce n’est pas une question de prix ou de nombre de pixels, mais de lumière et d’émotion capturé.